mardi 22 septembre 2015

Une boîte de bonbons La Vosgienne en fer. Ronde. Éraflée. D'un bleu-vert un peu rouillé.
Avec elle je jouais à la marelle dans la cour de récréation.
Les jambes nues en hiver, les nattes, la porte des toilettes qui ne fermait jamais.
Les tables de multiplication imprimées au dos des cahiers, les frises de coloriage pour séparer les jours, les dessins appliqués en marge des récitations.
Les bûchettes en bois peint, les encriers en faïence blanche encastrés dans le coin supérieur droit des pupitres inclinés, les taches d'encre violette sur les tabliers.
Contre les genoux, le froid vert de la case métallique dans laquelle nous rangions nos trésors.
Les prénoms gravés dans le bois de nos tables.
L'odeur des copies qu'on nous distribuait. Alcool, encre et papier. Le parfum d'amande amère de la colle blanche en pot. Celui des crayons de couleur quand coulissait le couvercle du plumier.

Le passé s'écrit dans nos mémoires en lettres sensuelles, c'est ce qui le rend si doux à caresser.