jeudi 29 mars 2018

Cloud, bug et cookies
Poème informatique

Une souris verte,
Sur un tapis gris.
J'arrondis ma main sur son dos,
Je lui presse le bout du nez.
Elle émet un petit bruit,
Un couinement doux et mécanique,
Et soudain sur mon écran bleu
Surgit un nuage à mon nom.

Un nuage, à mon nom !

Dans chaque goutte, un secret,
Un rêve, un rire, un chagrin,
Virtuelle bibliothèque
Tissée au fil de mes nuits,
Au fil des silences et des cris.

C'est alors qu'un minuscule insecte
Saute à pieds joints sur mon nuage,
Bouleverse mes mots, mes idées,
Et désoriente l'ordinateur,
A qui il en faut peu, j'avoue,
Pour gaiement s'emberlificoter.
Le pauvre en reste tout perplexe,
Il bafouille et perd sa connexion.
Je n'ai plus qu'à fermer mon nuage,
Laissant derrière moi au passage,
Pour chacun des sites visités,
Quelques biscuits pour subsister
Jusqu'à ma visite prochaine.

vendredi 16 mars 2018

Toujours et jamais,
les mots les plus douloureux de la langue française.
De toutes les langues sans doute.
En réalité c'est la pensée qu'ils expriment qui est insupportable.
Tu es parti pour toujours, je ne te reverrai jamais.
Chagrin abyssal. Seul le remède du temps... et encore.
On fait avec, ou plutôt on fait sans. On s'accommode, on fait semblant.
Avec talent, même.
Mais au fond de soi, la perte est incommensurable.
Définitive.
Irrémédiable.
 Et c'est ainsi, de deuil en deuil, à petits pas,
qu'on apprivoise sa propre fin.