lundi 8 août 2016

Marée basse, vague grise,
De gros nuages se bousculent en filant vers le large.
Au creux des rochers noirs couverts de goémon,
Des petites cuvettes d'un vert translucide.
L'eau y tiédit lentement, avec elle tout un monde en suspens.
Des crevettes grises qui tentent d'échapper à l'épuisette,
Un crabe qui se sauve de toutes ses pattes en filant de travers dans les algues,
Un autre qui s'enfonce dans le sable dont il a la couleur en soulevant un petit nuage,
Et des coquillages vides qui perdront leur éclat en séchant.
Au loin, des enfants, en bottes et ciré jaune, jouent à courir dans l'écume.
Les goélands planent, immobiles et bavards, dans le vent.
Et l'odeur, cette odeur d'iode, de sel, si forte que même le temps ne la dissout pas.

Quand Bretagne me revient en mémoire, c'est elle qui me saute au visage, avant le vent, le cri des oiseaux de mer, la caresse gluante du goémon, avant le granit grignoté par la mousse sur la lande et sur la croix des enclos paroissiaux, avant le chant du bagad et la dentelle de la crêpe au beurre salé.

vendredi 5 août 2016

Premier été sans elle
Il n'y aura pas de lettre

La fenêtre ouverte sur la nuit
Laisse entrer le bruit de la vie
Tandis que le silence
Grignote mon enfance

Premier été sans elle
Il n'y aura pas de lettre
 
Café noir
Café lait
Café nuit
Café jour
Café fort
Ou léger
Mais café
Avant tout

Au comptoir
En hiver
En terrasse
A l'été
Café vide
Café plein
Mais café
Avant tout